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Abnanas

Abnanas

Pensées tristes, parfois excitantes


Nuit noire

Publié par Laurent Labbé sur 2 Février 2021, 18:53pm

Nuit noire

Il y a des nuits noires où ton corps m'est égal.

Semblable à un galet lisse, il n'est rien.

Et puis la lune, et voilà ses blancheurs pâles qui t'appellent.

Alors je le vois dans sa douceur et dans sa sauvagerie. 

Les arbres et leurs feuilles attachées à toi. Comme des saisons. 

Et toi qui bascule à peine... sous moi. Tu acceptes car tu es là. Tu es timide. Enneigée. 

Froide mais non. Car brûlante.  Pleine de ces chaires roses que tu caches désormais. Epaisses.

Douce et coupable de les aimer par delà mes absences. Et moi, roi, qui fait ce qu'il veut de mes mots. Pensées douces et piquantes.

Alors je continue, encore, le vent me porte. Parce qu'en haut, les petits nuages se moquent. 

Et le lit de lumière noire et marron foncé.

Chère toi, ta peau et tes formes n'ont rien fait. Tes fesses sont belles et tes yeux sont beaux. Pétillants, ils ont eus les miens, scintillants. 

Tu te gardais derrière de quoi m'aimer encore quand tu mettais tout. Ce que je pouvais espérer vouloir, en face ou de biais, par delà ta peau, tes chanceux et tes lèvres, d'une sorte de lignée que je regarde. Et je vois comme un cuir retourné. Ne te détourne pas je t'ai dedans. Enfoui. Tu regrettes et te débats. Pourquoi pas? Après tout je te vois grande, droite et belle le long de ce marbre froid qui me fut chaud, tiède au moins, sans que tu te reprennes parce que tu me savais acquis à toi. Avoue !

Tu me savais acquis à toi et je le dis : "oui".

Je t'enlevais vers là-bas. Dans ce pays brûlant de sable et de cailloux dont le nom me glisse. Tu ne disais rien. Ou seulement un "oui" souriant, prude, presqu'effacé, et le mouvement de ton corps devant le mien ouvrait cette voie foncée qui me manque.

Tu me lis au matin où le clair n'est pas là, alors que je t'écris encore.

C'est tout le beau que de te voir me lire au saut de ce lit que je ne connais plus. Il fut. Pour moi un désir inassouvi, rare. Il est un désir lointain car assouvi. Si peu.

Peu car peu. Je voulais plus. Et tu as tu as eu raison. Sur tout. Tu as lu mes pensées. Tu as vu en moi ce que je suis et tu as su arrêter mon corps, et ma tête et mon ventre, quand je devenais fou.

Je ne peux ni t'aimer ni te haïr sauf à te mentir. Le temps ensemble n'a pas fait de contrastes de nous. 

Je ne peux te détester toi. Mais ta raison et tes mots secs je peux. Car de mes pensées je fais ce que je veux et je te les dis. Ici où là. Tu les lis. Et j'aime cette idée alors que ivre, je les jette en touffes pendant que tu dors froidement.

Ce soir, à l'ombre d'une bouteille d'un vin blanc de Ferme, sec. Je t'aurais volontiers regarder boire, avec moi, comme l'on fait en été. Loin. Parmi nous. Je te savais proche. Suave. En hiver et pourtant chaude. Je te touchais à peine et tu souriais. Je t'effleurais à peine et tu respirais. Grande. Dressée fièrement devant moi. Moi, si petit si certain. De moi. De t'enlever. Oh pas loin ! Quelques mètres.

 

 

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